Le Classical:Next, Salon international de la musique classique, réunit quantité de labels indépendants chaque année. Il a connu des temps troublés à la suite du COVID mais rebondit à Berlin du 13 au 17 mai 2024, et propose une affiche intéressante de débats, de concerts et d'exposants. J'aurai le plaisir d’y participer et d’y animer le 16 mai une table ronde où nous débattrons, en compagnie de Charles Adriaenssen, fondateur et Président du groupe Outhere Music (Alpha Classics, Richer ar, Arcana etc.) et de Sean Hickey, Managing Director du label Pentatone. J'ai souhaité proposer pour cette table ronde un thème très concret, qui irait droit au but, et pourrait offrir l'occasion d'un débat éclairant avec ces deux professionnels bien informés. Ce thème, le voilà, (en bon français !) :
"Can classical record companies expect better revenues from streaming platforms? How can they achieve this and get the ball rolling?"
La rémunération du streaming est l'un de mes dadas, et je suis très heureux d'entendre la vision de deux personnes qui dirigent deux des labels indépendants les plus actifs du moment. Pour cela, le Classical Next est une occasion appréciable parce que […]
Les meilleures vraies ventes classiques de la 16° semaine de 2024, les voilà !
Depuis longtemps, le Top Albums Classique publié par le SNEP pose un problème, celui de son utilité même : on y accepte des albums de crossover qui ne sont pas des albums de musique classique, ce qui enlève tout intérêt à l’exercice puisque, si intérêt il y a du moins à un palmarès des meilleures ventes, c’est de marquer des tendances, et de pointer des succès à l’usage des professionnels et peut-être même de journalistes qui manquent un peu d’idées pour leurs invitations et sujets. Hélas, le statuquo est complet depuis des années sur l’invasion du Top Classique par le crossover et parfois aussi par la musique de film, ce qui rend ce classement sans objet, sans utilité, sans lisibilité. Jugez-en : […]
De l'influence de la musique sur le développement du genre chez les géraniums et la catastrophe écologique à venir...
On entend de partout des voix s’élever contre le plan d’économies engagé par le gouvernement et ses effets sur la dotation des activités culturelles. Le bon sens voudrait qu'on ne puisse pas à la fois avoir applaudi à chaque création de nouvelle structure culturelle lourde installée au fil des 30 dernières années (par exemple, la Philharmonie de Paris), figeant chaque fois un peu plus les moyens disponibles, et maintenant se plaindre au moindre revers de conjoncture. Car les budgets bloqués sur les fastueuses créations laissent peu de marge d’action par la suite, sans déshabiller Paul pour habiller Jacques. Les plaignants semblent avoir toujours pensé que l'augmentation des budgets serait éternelle, permettant à la fois d'entretenir les gros machins, et de poursuivre le saupoudrage à tout un petit monde qui survit difficilement. Selon leur logique, toute remise en cause de l’existant est interdite. Mais toute augmentation des crédits étant illusoire en cas de conjoncture contraire, ou de politique populiste, on est circonspect, vraiment, pour la suite de l'histoire. […]
Remarques sur la pollinisation des esprits
Si on n'est pas en mesure, quand on vieillit et qu’on grandit, de réviser et ré-évaluer un peu ses grands chocs musicaux, qui peuvent être avoir été causés par toutes sortes d'événements qui n'ont rien à voir avec les interprétations elles-même, alors on est un touriste, pas un mélomane. La mort de Maurizio Pollini a déclenché sur les réseaux sociaux une tempête inédite et certainement disproportionnée. Pour l’avoir anticipée en blaguant, dès l’annonce de sa disparition sur ma page Facebook, je me suis fait mal voir et beaucoup critiquer. Pourtant, bien des artistes aussi incontestablement géants que Pollini, à commencer par Michelangeli ou Radu Lupu auxquels je pense immédiatement, n’ont pas suscité de tels épanchements. J’ai conscience qu’évaluer au pèse-sirop les mérites des artistes morts lorsque ils sont encore tièdes est oiseux, et pas le plus élégant des exercices. Mais cela permet de voir comment aujourd’hui où les médias, même culturels, même spécialisés, courent ventre à terre après l’audience par tous moyens (le sentimentalisme lacrymal en est un, très efficace) les effets d’une carrière constamment bien menée et bien entourée, ce qui fut le cas de celle de Pollini ; les effets de la proximité et de la publicité sont des facteurs longs d’injustice sur la perception des artistes de leur temps par le public, même très mélomane, et sur le potentiel commercial des artistes moins bien aidés. […]
C’est l’année Gabriel Fauré, toujours si bon, toujours si tendre…
L’année Fauré présente un assez bon bilan à mi-parcours, avec beaucoup de publications discographiques et de concerts. J’adore Fauré ! D’où qu’il vienne, et (presque) joué n’importe comment. Il faut le prendre et le tirer en tous sens : à la française, à l’allemande, à l’anglaise… il sera toujours bon, et tendre. Beaucoup de piano, beaucoup de musique de chambre et de mélodies sont programmés un peu partout. Mais une fois encore on va déplorer que les responsables de Radio France ne fassent pas leur travail : c’était l’occasion de donner l’intégrale Fauré en une saison, et surtout un chef d’œuvre en version de concert, son Pénélope, d’en préparer peut-être une nouvelle version au disque avec la jeune école du chant français. Radio France est doté par l’Etat des moyens de le faire. Mais il n’en sera rien : ils préparent l’année… Ravel en 2025, qui a tant besoin d’eux, dont pas une note n’est (heureusement) ignorée.
La plus récemment visible des parutions discographiques consacrées à Fauré a été celle de Lucas Debargue. Je l’attendais avec impatience parce que cet artiste possède une voix forte parmi les pianistes français […]
Vivement hier !
Un service de Radio-Télévision réunifié, qui nous ramènerait à un périmètre comparable à celui de l'ex-ORTF est en projet. Et pourquoi pas ? Si, avec le périmètre, les missions reviennent elles aussi à leurs origines. De toutes façon, au train où vont les élections prochaines, Michel Droit n'étant plus libre, on aura bientôt Geoffroy Lejeune pour animer la Matinale de France Inter : autant bien s'y préparer. Et puis, le passé n'aurait pas que du mauvais si nous pouvions retrouver, avec une néo-ORTF, de la musique classique en prime-time à la télévision comme au bon vieux temps. Le passé n'aurait pas que du mauvais si France Culture était rendu à des producteurs soigneux qui réaliseraient des émissions construites et montées (et non des interviews bâclées) avec des savants barbichus. Si France Musique employait de nouveau des musicologues compétents et habilement didactiques, préparant soigneusement leurs émissions et constituant pour le futur des archives de ces voix qui bientôt se seront tues. Faut-il faire des économies dans le service public ? On pourrait […]
Recommandations
❦ Si le sujet de la radio publique vous intéresse, comment ne pas vous recommander la lecture régulière de “Radio Fanch”, un blog souvent amusant qui lui est consacrée ?
❦ Le Nouvel Esprit Public, remarquable podcast hebdomadaire dirigé et animé par Philippe Meyer, a lancé un appel un peu solennel à ses auditeurs, les alarmant sur un soutien financier trop faible, qui pourrait remettre en question son avenir. Comme il ne saurait être question que cela advienne, j’encourage vivement tous les lecteurs de COUACS.INFO à s’abonner au Nouvel Esprit Public. Vous pourrez en outre déduire 66% de votre contribution de vos impôts !
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